vendredi 29 janvier 2016

Camino de Santiago


Je profite d'un dimanche pluvieux pour vous raconter un peu mon voyage vers Compostelle.


Comme vous le savez ou pas, je suis parti le 25 août pour la Galice. Je suis parti à pied pour Saint Jacques de Compostelle. De la maison ça fait 1800km avec les détours.


Wahou 1800km !! Me disaient les gens que je rencontrais en chemin. En fait ça passe vite 66 jours de marche. Pourquoi ça passe vite ? Parce que c'est jamais pareil.

De Grenoble, j'ai marché 2 jours pour atteindre dans le nord isère, le chemin qui joint le Puy en Velay de Genève (pour les Suisses et les Allemands qui partent de chez eux). 


 Les premiers jours, pas de pèlerins à l'horizon, beaucoup partent du Puy. Ces quelques jours en solo m'ont permis de rentrer dans la marche à mon rythme, de découvrir des coins sympa à coté de la maison (genre les Chambarans), 


de voir les massifs alpins se superposer puis disparaître et de rencontrer les locaux. (privilège de la solitude, je me suis fait inviter à prendre une douche puis l'apéro puis le repas ou une autre fois un chocolat au bon lait de la ferme).


En me rapprochant du Puy, je commence à croiser d'autres pèlerins Je marche de temps en temps avec Etienne, un Suisse sympa, on se marre malgré les 40 ans qui nous séparent.


Arrivé au Puy, changement d'ambiance, c'est même marqué sur les bus, "départ officiel du chemin de Compostelle".


On passe de 10-15 marcheurs par jour à 150 départs quotidiens. L'inconvénient c'est qu'on peut jamais pisser tranquille, l'avantage c'est que la marche prend une autre dimension avec les rencontres. En effet, on alterne les marches seul et les marches avec d'autres pèlerins ou on discute beaucoup, 1 km a pied même après un mois de marche, ça prend toujours du temps.


Là on s'est trouvé un bon petit groupe de jeunes francophones

 
Sam le belge, Andréann, Myriam et Andrea les québécoises, Stella la suisse, Matthieu, Grégoire, Maithé et Thomas et Laurent les frenchys.


Idéal pour se faire des bonnes bouffes ensemble dans les gîtes communaux

 
 ou dehors comme des manouches (l'avantage c'est qu'en cas de besoin, les toilettes sont pas loin)


et pour dormir dans des endroits insolites
 grotte

 
 église


salle des fêtes, presbytère. . . mais surtout porche
"hey les gars, j'ai repéré un bon porche pour ce soir !"


Le groupe n'est jamais au complet, parfois on croise un pote dans la journée et on marche ensemble.
Parfois, on retrouve les potes en terrasse en fin de journée.


 Y en a toujours un ou deux qui sont derrière ou qui vont dormir quelques kilomètres plus loin.
Bref, des rapports simples mais sympas et c'est toujours une bonne surprise de se recroiser


C'était cool et plus funky, car l'ambiance générale était plutôt à la semaine de marche de groupes d'amis approchant ou déjà à la retraite en pension complète dans les gîtes (autant dire ça se bousculait pas pour dormir dans les chapelles et tant mieux).

En France, on passe par des belles régions, Vellay, Aubrac, Gers.


Le patrimoine est classe


et bien mis en valeur (Conques, Rocamadour) contrairement en Espagne.


On redécouvre en France, des choses qui font chaud au cœur, comme la bienveillance des habitants envers les marcheurs au long cours


un rafraichissement, un fruit, un repas, voir même une nuit offerte. . .
ça fait plaisir, ça donne confiance 


Arrivé à la frontière ça change complètement. En France, on compte moitié français, moitié étrangers (plutôt européens). En espagne, il y a 10% de français et un sacré mélange de nationalités (en plus des européens, des américains, coréens, brésiliens et encore pleins d'autes origines)


Toujours dans la même ambiance de discussion, de partage de repas


 ou de morceaux de marche avec parfois des beaux hasards .J'ai un peu lâché le petit groupe sympa avec qui je marchait en France, pour ne pas m'enfermer dans la francophonie, c'était d'autant plus agréable de se retrouver de temps en temps (et oui Grégoire, le mec qui a marché deux mois avec une guitare sur le sac, se lave les pieds tranquillement à la fontaine du village en Espagne)


 Morceaux choisis
Je rencontre une suédoise juste avant d'entrer dans Burgos. Elle me montre une variante d'accès pour éviter zones industrielles et supermarchés (ce qui est marrant c'est qu'on commence a discuter à 200m du croisement). Arrivé en ville, je retrouve Peter, un pote hongrois avec qui j ai déjà campé
 

 c'est fête nationale, tout est fermé et il pleut, bien sur on a rien en réserve à se cuisiner. La bonne surprise c'est qu'a 25m de là ou je le croise, on tombe sur une pizzeria ouverte, grosse orgie de pizza ensemble au chaud en regardant la pluie tomber.

 
Quelques heures plus tard, je retrouve deux potes de la partie française Sam et Andreann à l'auberge, nickel pour aller boire une bonne sangria.


Une autre fois, je marche la dernière heure avant Logrono avec Alex, un espagnol croisé quelques jours plus tôt. Il me fait visiter la ville et on retrouve Sam et Andreann (toujours les mêmes). On fête la fin de la marche d'Alex au bar, car la spécialité du coin, c'est les pinchos. Sortes de tapas améliorées, servies avec un verre de vin. Tous les bars sont dans la même rue, ambiance garantie (un peu comme la rue de la soif a rennes, mais en plus classe)


Ce qui est beau dans ces rencontres, c'est qu'elles sont le fruit du hasard. On se téléphone pas, on se donne pas de RDV, si on se recroise c'est tant mieux. Si j'avais pas recroisé Alex 5km avant Logrono par exemple, je ne me serai sûrement pas arrêté mais le destin en a fait autrement.

C'est aussi comme ça que je me suis retrouvé a camper la nuit le plus froide du trip, car j'ai passé la soirée avec une espagnole, un italien et une irlandaise qui commençaient a cuisiner au feu de bois alors que je passais pas loin.


J'ai bien aimé les paysages secs et désertiques de la première moitié du chemin en Espagne.

 
 Moins la Galice, un peu trop vert et pluvieux à mon gout !



Bref c'était une belle expérience de vie simple, toute la journée dehors, un grand sentiment de liberté, des rencontres, du sport, pas d'horaires, pas de stress et pas de facebook pendant 2 mois !


Tu te lèves le matin, tu fais ton sac et tu pars marcher
 la belle vie quoi. . .



 

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