mercredi 21 février 2018

La croupe de la p*****


"Y a comme une cassure, là non ??"
Voilà comment a faillit se terminer la journée d'hier à 10h du matin, les skis aux pieds, dans le vallon du Diable.

On espérait grimper au soleil dans le Vol du Bourdon en face Sud du vallon.
Mais aujourd'hui, y a pas de soleil et y a plus vraiment de cascade...
Elle a, en effet, subit plus qu'on ne le pensait, les effets du redoux.



Pas question de grimper en face nord, les cascades sont noyées sous un spindrift permanent.
De là, s'offre à nous deux solutions. Soit on rentre au chaud, se mater un bon film sous la couette.
Soit on file à la Grave et on va grimper là-bas bien au frais. Les 2000 mètres de déniv' de la veille ne poussent pas aux prolongations.

Après une descente d’anthologie dans les coulées d'avalanches, on se dit que c'est peut-être la dernière de la saison, alors on file à la Grave.



Il fait presque pas trop froid à l'ombre et l'approche passe crème, même en chaussures de ski.
Il est 13h, nous voilà donc au pied de la Croupe, une belle ligne de 200m en 4+.

Chacun s'envoie une petite longueur de chauffe en tête, histoire de retrouver des sensations. Ma dernière cascade remonte au Queyras en décembre et pour Loïc, c'était l'an dernier...
Pour Hugo, c'est sa première cascade !

Et là, ça se raidit. Nous voilà au pied du crux. 
Loïc assure dans une glace pas toujours bonne mais il est solide le garçon. Jusqu'au moment ou un relais lui fait un clin d'oeil en rive gauche au pied du dernier mur.



Ça sera pour moi et tant mieux car contrairement à la précédente, cette partie raide est en bonne glace et marquée par le passage.

Hugo pensait être libéré de ce passe temps de givré, mais surprise il reste une longueur.
De loin, ça a l'air beau et de près ça a l'air raide. C'est à mon tour de me mettre le taquet. Plus concentré à battre mon reccord du tour sur la Royale, j'ai un peu trop délaissé la résine ces derniers temps (euh mois).
C'est fébrile mais ça passe. 
Voilà comment on rentre à la maison, 12h après être parti, mais bien content de cette journée à rebondissements...




















dimanche 18 février 2018

Petit Renaud, la sortie des lève-tard


On avait un cahier des charges assez complet pour aujourd'hui...
Une combe qui prend pas trop le soleil pour pouvoir se lever tard (c'était la fiesta hier).



Un départ assez haut pour limiter les dégâts de la pluie.
Pas trop long, pour éliminer la binouz en douceur.
Pas trop raide, parce qu'on sait pas trop combien il a neigé.
Et puis si possible, un coin qu'on connait pas encore, pas trop fréquenté bien sur !!!



On mélange tout ça et ça donne, le petit Renaud par la combe Nord.
Si on avait été courageux et qu'on avait les crampons, on aurait pu s'envoyer l'arête jusqu'au sommet mais après un départ du parking à 11h30, c'était pas trop la dynamique de la journée. 


 
Du coup, on s’arrête sur la selle après 850m de déniv'.



Proverbe du jour: on n'a plus 20 ans, alors on se préserve pour le printemps... 







lundi 12 février 2018

Tour de l'Aiguillette du Lauzet


Le tour de l'Aiguillette du Lauzet, c'est une petite boucle sympa de 800m de dénivelé au départ du Pont de l'Alpe. Elle permet de monter au soleil au col de l'Aiguillette et de descendre de la poudreuse à l'ombre, quand y en a...



C'était pas notre cas, alors on a rallongé la boucle par un A/R au col du Chardonnet.
Le deal, c'était: si la neige est nulle, on redescend et si on voit plus rien, on redescend.



On est allé jusqu'en haut en bottant, mais ça valait le coup !









Cousinade à la Pointe de l'Etendard.


Une belle surprise cette face Est de la Pointe de l’Étendard. Je m'attendais pas à grand chose, vu que j'avais pas vu de photos de la montagne.



Par contre, une fois dans le vallon du Fontenil, on ne voit qu'elle.
On avait plusieurs idées pour la journée, mais au pied de la face, on a pas hésité.



C'est surement une grosse classique, vu le nombre de traces. Mais c'est large et on a même trouvé de la neige vierge lors de notre 2ème descente.



Vu la qualité de la neige, on était obligé de remonter.



A faire si vous passez dans le coin. C'est Nord-Est, alors, on y va plutôt pour la poudreuse.
Mais si c'est le printemps, y a bien de quoi faire dans le vallon.





lundi 5 février 2018

Queyras, épisode 3



 
Décidément le Queyras est à la mode cette année. Pour le troisième passage de l'hiver là-bas, on continue d'explorer le beau potentiel de ce massif, à l'occasion du premier camp hiver du GUM, organisé par Amel. Avec au menu de ce week-end prolongé: les couloirs du Pic de Château Renard, puis du tricotage en bonne et due forme et on termine par une belle traversée par les combes Nord.



Ça commence vendredi à 5h30 par un réveil qui sonne toujours trop tôt. Mais c'est la meilleure façon de bien profiter de cette première journée. Après une semaine de beau temps, le manteau neigeux s'est bien stabilisé. Et avec la dizaine de centimètres de fraîche tombée hier, les conditions devraient être bonnes dans les couloirs.



On vise une classique du coin avant le labourage du week-end, le couloir Nord du Pic de Château Renard en boucle. Le soleil nous accompagne dans la remontée du vallon de Longet. 



Arrivés au col, on peut constater les dégâts du vent d'Ouest. Les faces Sud et Ouest sont ravagées...



En arrivant, au sommet du Pic, on se fait griller la politesse par 2 freeriders qui ont fait 74 mètres de dénivelé depuis le haut des remontées de Saint-Véran. Y a pas de justice !!
C'est pas la mort, le couloir est large et c'est les premiers à passer. Du coup, on a le temps de pique-niquer tranquille.



Quand on est bien congelé et que 2 autres free-randonneurs sont passés, on se dit qu'il est temps d'y aller. Le couloir est large, y a encore bien de la place pour faire sa trace et les conditions sont bonnes avec cette petite couche de fraîche. C'est du 4.1 tranquille.

Une fois en bas, on se dit qu'on s'est pas levé à 5h30 pour terminer la journée à 14h. Alors, on fait une grande traversée pour rejoindre le pied de la Baïonnette. C'est le couloir d'à coté, 100m et quelques degrés en plus, ça donne 4.3



Arrivés au pied du cône, on met direct les crampons aux pieds et les skis sur le sac sans passer par la case peaux de phoque et c'est parti pour 600m d'escaliers (à tracer).


 
Plus on avance et plus Amel se dit qu'elle va louper le jacuzzi à Ceillac.
Les condis sont top, plus de poudre, on aurait trop brassé à la montée et moins... on en veut jamais moins pour la descente.



Allez, dernier coup de cul et on arrive au sommet. 
Les 15 premiers mètres de neige posé sur les cailloux se désescaladent plus ou moins bien.



Et après, c'est tout schuss jusqu'en bas.



Les bonnes conditions rendent la chose agréable et facile à skier. Et cette fois, on est les premiers à tracer.
Voilà comment on arrive au gîte à 17h30, bien content de cette première journée.


Boris nous raconte la journée de Samedi.
Parking à Saint-Véran, -16°C au compteur. C'est quand même frais le Queyras. On a bien fait de prévoir une pente ensoleillée pour ce début de journée. 
 
 
 
Début de la montée, le col approche. Et là! La pente Sud sous les crêtes de Coste Puy nous appelle. La neige semble bonne, plein soleil : c'est parti pour le premier bonus. Montée efficace, les conversions s’enchaînent, et la crête est rejointe. 
 
Jolie vue sur la Tête de Longet où des copains se rendent: leur combe de montée est encore bien à l'ombre, ils ne doivent pas avoir chaud. Vue également sur une des lignes de descente imaginée pour notre après-midi : un semblant de cassure un peu trop marquée à notre goût nous fait adapter nos plans. Vue enfin sur la combe Nord du Coste du Puy, à nos pieds. Tellement alléchante.. Enfin chaque chose en son temps, la pente Sud du Coste du Puy est à point. 
 
 
 
Dépeautage, ski. Comme prévu, ça coule un peu sous les pieds - c'est de surface, mais c'est plutôt bon.. et ça passe trop vite. Repeautage pour remonter au Coste du Puy dans nos traces et profiter de la combe Nord. De retour en haut, les copains à la Tête de Longet sont toujours à l'ombre : bienvenue les onglées !
 
 
 
 La combe Nord n'a pas bougé. Vierge de trace, pentue, en poudre légère. Whaou. Qu'est-ce que c'est bon! 
 
 
 
En bas de la combe, à la lisière de la forêt, pas même besoin d'en discuter: c'était tellement bon qu'il faut retourner. Et c'est reparti : re-repeautage, nouvelle trace pour rejoindre le Coste du Puy : directe via la crête et skis sur le dos pour finir. Re-redépeautage et à nouveau, quelle neige!
 
 
 
Tout ça fait, et si on allait quand même réaliser notre plan du jour ? D'autant que le massif n'est pas très fréquenté et qu'une bonne partie du vallon ne demande qu'à être tracée ! Re-re-repeautage ; re-re-redépeautage pour quelques virages (parce que couper c'est tricher) ; re-re-re-repeautage (on se perd dans les "re") et direction le col des Estronques. Le soleil commence à baisser un peu, il n'y aura pas plus de bonus aujourd'hui.
Les peaux rangées, la combe est restée fraîche avec une neige légère et poudreuse à souhait. Les virages s’enchaînent. La glisse est excellente !
De retour au gîte, tout le monde a bien profité de la journée. Le soleil et les conditions étaient au rendez-vous. 2000m de hold-up en Queyras. 
Le tour simple des Costes du Puy est une petite boucle à moins de 1000 de déniv', avec montée au soleil et descente à l'ombre.
 
 
Dimanche, une bonne partie de la troupe va s'essayer à la cascade de glace à Aiguilles. C'est l'occasion pour nous de faire une belle traversée sans manips de bagnole. Les copains descendront avec. L'idée, c'est de monter au soleil et de descendre jusqu'à Aiguilles les versants Nord pour profiter de la poudreuse.
 
 
 
On commence donc la journée du Pont de Lariane, à quelques km du gite avec la belle lumière du matin. La neige est dure, la montée efficace. Thomas nous guide au col du Fond de Peynin. 
 
 
 
Première bonne descente de la journée dans le large vallon de Rasis. Moyennant quelques poussées de bâtons, on pourrait arriver direct à Aiguilles, mais on préfère remonter au sommet de Querlaye. 
 
 
 
Mêmes orientations, mêmes condis. Montée Sud-Ouest bien ravagée et descente Nord bien conservée. Avec un final dans les mélèzes pour slalomer.
 


On remonte au col de la Lauze dans une belle forêt et cette fois-ci,on se pause 50 mètres sous le col.
Au soleil et sans vent, on reste une bonne heure à discuter.
La journée se termine par la combe Nord du col de la Lauze en suivant le torrent de Fond Froide.
C'est pas aussi monstrueux qu'après le retour d'Est mais c'est bon a skier et on arrive à 1km d'Aiguilles après 1750m de montée et 2300m de descente. La bonne affaire.
C'était la belle surprise du séjour cette traversée par les combes Nord. A faire.

 
Participants : Amel, Yann, Guillaume, Boris, Thomas et Simon
Cliquez sur les photos pour en profiter en grand.
  











jeudi 1 février 2018

Bec d'Arguille, face sud


Belledonne, c'est vraiment une base pour le ski de rando. Mais on a plus l'habitude des boucles dans le massif. Les cols permettent de basculer facilement d'un vallon à l'autre, de jouer sur les orientations pour finalement faire une belle boucle.



Alors quand j'ai vu le topo de la face sud du Bec d'Arguille sortir ce week-end, un itinéraire bien classe, qui m'était inconnu, j'avais trouvé quoi faire mercredi.
Après la poudreuse de dimanche et avec le beau temps annoncé, un itinéraire printanier était adapté.

Mais qui dit itinéraire printanier, dit réveil matinal. Et ouais, face sud+1800 de déniv' = pas de grasse mat'.
 Nous voilà donc avec le fréro au parking de la combe madame à 7h du mat', bien enfariné. 
Une paire de baskets aurait pas été de trop pour la première demi heure sur le sentier.



Après quelques heures de montée, on retrouve le soleil et c'est pas pour nous déplaire. On gagne 10°C d'un coup.
La face se découvre petit à petit, ça a l'air top.
Un premier couloir ou les chamois nous ouvrent la route et on arrive au pied de la face sud suspendue.



On garde les crampons pour la suite, une large pente, un petit verrou et le couloir final (100m à 45°).
15m d'arête à plat et on est au sommet du Bec d'Arguille à 2891m.



Comme on est en avance sur le timing, on profite du panorama à 360° pendant que le couloir transforme.
 Le petit vent empêche les 20 mètres du haut de ramollir.
Ça sera en dérapage. Dessous c'est au top.



Premiers virages sautés de la saison.



Chacun sa méthode pour passer le verrou mais tout le monde lâche les freins pour la suite.
La neige est bien moquette dans la face sud et dans le couloir dérobé. Ça se skie tout seul et ça crie de joie.
Pour les jamais rassasiés (comme moi), y a de quoi rallonger dans le secteur, histoire de passer les 2000...



Merci aux skitouriens pour le partage de ce bel itinéraire, c'est vraiment une super course variée comme j'aime. A skis, en crampons, un somment, un couloir et des orientations logiques
Une pure journée quoi...